INTERNATIONAL REVIEWS
 
INTERNATIONAL REVIEWS
PERCUSSIONS MAGAZINE
(French magazine - # 5 new series - April 2001)
" This video is a remarkable tool towards the knowledge of Tabla, its natural environment, and, even more so, learning to play the instrument. "
The booklet filled me with enthusiasm. It quotes the introductory documentary, offers a very reasonable history of Tabla, describes the drums, shows photos with the different strokes (essential !), explains the theka counting technique and carries the scores of the lessons and practise patterns described in the tutorial video; a map of the priciple gharana Tabla music schools and a glossary complete the package.
The make-up is attractive, well corrected.
It turns out to be an essential tool, especially for Music Schools. Bravo to the team who put this method together."
Michel Faliguand
BATTEUR MAGAZINE (French magazine - January 2002)
"Together with Tempo Ouest (association from Rennes, France), hence our friend Khalid Kouen ( the editorial staff says "hi" ), Improductions may have well produced the music method of the year." " A rigourous and precise teaching, with no overdone folklore, respectful of the music and its masters, finally impregnated with tradition."
Alain Bouchaux
Perucssioni N° 168 Dicembre 2005 - Antonio Gentile
 
Edizioni Improductions Protagonista di questo me todo di tabla in DVD è Pandit Shankar Ghosh, uno dei grandi maestri della tradizione classica indiana del Nord. Nato nel 1935, Shankar Gosh è un grandissimo concertista a livello internazionale e soprattutto un grande maestro per le giovani generazioni. Nella parte didattica del libro Ghosh presenta con chiarezza tutta la-tecnica di base dei tabla, la loro accordatura e una lunga serie dia composizioni ritmiche (kaida, rela. laggi, ecc.), per ognuna delle quali illustra differenti varianti. Per un'ora e 15 minuti il maestro spiega e giuda lo spettatore nell'intricato mondo delle ritmiche indiane. Nella seconda parte del DVD il maestro Ghosh ci accompagna a Calcutta, capitale dei tabla. Al suo fianco visitiamo una fabbrica di strumenti e ci godiamo l'esecuzione di alcunft classici del repertorio india no a fianco di sarod, sitar, voce e tabla tarang. Decisamente sconvolgente, fa visita alla scuola dello stesso Ghosh, dove orde di bambini e adolescenti suonano con apparente disinvoltura ritmi indiavolati di incredibile complessità. Inclusa una sorta di sessione di verifica di ogni singolo allievo. Terrificante. Per saperne di più o per acquistare on line.
> MAGAZINE DE LA LIBRAIRIE MUSICALE
Jérome Gotte - Le Tabla avec Pandit Shankar Ghosh
 
Tout comme le Djembé il y a deux ans, le tabla est un instrument qui séduit de plus en plus de musiciens en France. Jusqu'à présent, les outils pédagogiques proposant l'enseignement de cette percussion étaient quasiment introuvables dans notre pays, c'est pourquoi on peut tirer un coup de chapeau à Improductions et Philippe Nasse pour leur esprit d'initiative ; en effet, grâce à eux, nous avons la chance d'avoir une vidéo pédagogique en français qui reste fidèle à la philosophie de l'enseignement du tabla par les grands maîtres.
 
• C'est à Calcutta qu'a été tournée cette vidéo proposant un documentaire de 47 minutes sur la fabrication et l'enseignement des tablas suivis d'une leçon de 75 minutes avec Pandit Shankar Ghosh, musicien que vous avez peut-être croisé au cours de master class ou de concerts donnés en février et en mars derniers.
 
• Pandit Shankar Ghosh est un des grands maîtres contemporains de la percussion indienne. De nombreux tablistes à Calcutta et dans le monde entier suivent son enseignements.
Au-delà des leçons techniques du tabla, cette vidéo donne l'occasion de comprendre comment les maîtres enseignent à leurs élèves, et vous verrez ainsi à quel point les méthodes sont différentes de celles utilisées en occident.
Il est fort à parier que vous ne travaillerez plus de la même façon votre instrument, quel qu'il soit, après avoir visionné ces leçons. Au cours de ces leçons, vous serez initié aux différentes techniques de frappes que vous pourrez rapidement mettre en application à travers des compositions à thèmes et variations (Kaïda, Rela, Laggi...) et des compositions fixes ( Tukra, Gat, Chakradar...).
 
• Un livret conséquent de 84 pages accompagne la vidéo et reprend les partitions à thèmes proposés et de nombreuses variations supplémentaires. Ces relevés sont complétés d'un historique et d'un glossaire des principaux termes techniques expliqués en français et en anglais.
 
• Points forts : Unique, le documentaire, la leçon agréable à suivre, le livret très complet.
Jérome Gotte
> PERCUSSIONS MAGAZINE
article de Michel Faliguand Méthode d'initiation au Tabla avec Pandit Shankar Ghosh ***
 
Cette vidéo est un remarquable outils de connaissance du Tabla et de son environnement, et surtout de son apprentissage.
La première partie se présente comme un documentaire ; c'est une heureuse idée d'avoir fait précéder les images des cours d'une partie documentaire. Malgré un commentaire non traduit en français et assez ponctuel, ce panorama apporte un vrai souffle de vie (séquences de cours, paysages, interprétations de musique populaire ou savante, visites chez des facteurs d'instruments, scènes de rue) en regard du filmage du cours avec lequel il est difficile d'échapper à la pesanteur technique des gestes et des sons répétés (malgré les sourires du professeur).
 
• Les démonstrations de Shankar Ghosh constituent bien un cours d'initiation ; après la position des tambours, celle des mains, le maître aborde la technique proprement dite. Les deux angles de prise de vues adoptés ( gros plans plongeants et plans moyens de 3/4) permettent une bonne observation. Ghosh décompose les exercices en trois moments : les bols donnés en fonction de la battue, l'exécution à vitesse lente, l'exécution à vitesse rapide.
 
• Prabhu Edouard qui traduit les commentaires du professeur connaît bien la question ( il est lui même tabliste), mais le timbre de sa voix est un peu sourd et son articulation est parfois labile voir asthénique ; il aurait pu (dû) profiter de son intervention pour nous rappeler que toute vidéo si bonne soit-elle ne suffit pas pour acquérir un bon niveau de tambourinaire et qu'elle ne dispense pas du recours au professeur non-virtuel, car l'impact de la relation maître-élève (gurushishya en Indi justement) sur l'apprentissage est toujours déterminant ; ˆ cette occasion, il aurait dû (pu) souligner que les musiques de tabla - comme toutes les musiques - sont un art collectif (but suprême ? ), la communion musicale étant ˆ la fois source de plaisirs et source de perfectionnement musical.
 
• Cette grande grande heure de cours emporte mon adhésion, mais elle serait finalement de peu de conséquence si le livret d'accompagnement n'existait pas . Et ce livret m'a enthousiasmé. Il reprend des éléments du documentaire introductif, propose un historique du tabla très raisonnable, décrit le tabla, donne des photos des différentes frappes ( indispensable ! ), s'arrête sur la technique du compte du theka et aligne les notations des différents exercices audiovisibles à l'écran ; une carte des gharânâ et un glossaire complètent l'ensemble. La mise en page est attrayante, c'est bien corrigé. Il s'agit donc d'un outil indispensable, en particulier dans les établissements d'enseignement.
Bravo à l'équipe qui a réalisé ça !
 
Michel Faliguand
*** classification : Exceptionnel.
> Jean Luc Matte - Infomumuse Déc. 2006
Le Tabla avec Pandit Shankar Ghosh
 
Je vous ai chroniqué, à l'occasion de leur sortie les DVD de cette série consacrés au tombak iranien et à la Darbouka marocaine. Je reviens un peu en arrière pour vous chroniquer les trois premiers de la collection en commançant par celui consacré aux tablas indiens.
Un seul DVD dans le coffret, en sus du livret, mais, que l'on se rassure, toujours un reportage sur l'instrument dans son contexte d'origine en sus de la méthode proprement dite. Reportage toujours intéressant, qui nous permet de faire un peu connaissance de Pandit Shankar Ghosh, de l'entendre chanter, tout d'abord, puis de le voir enseigner, en cours collectif, d'entendre trois de ses élèves de niveau très variés (du grand débutant au percussionniste aguerri) et, surtout, de l'entendre jouer des tablas dans plusieurs contextes : en accompagnement d'une chanteuse, avec un sarod ou quasiment en solo avec un discret guide-chant derrière. Une intéressante séquence montre les tablas joués de manière bien moins sophistiquée, dans un cadre très populaire avec une sono tout aussi populaire ; naturellement ce n'est pas Pandit Shankar Ghosh qui joue sur cette séquence. Bien entendu, la facture de l'instrument est également filmée, du sciage de la bûche dans laquelle va être taillé le fut du dayan (le plus petit des deux tambour), à la fixation et à la tension des peaux, sans oublier, naturellement, la réalisation des fameuses pastilles noires qui, en filtrant certaines harmoniques, donnent le son si particulier de l'instrument.
Mais passons maintenant à la méthode proprement dite qui débute naturellement par la position de jeu : s'asseoir à l'indienne, bien placer l'instrument (aviez-vous remarqué que la pastille noir du plus gros de deux tambours n'est pas centrée ?), placer ses mains. Puis viennent les premières frappes, dont les sonorités sont parfois peu convaincantes prises isolément (surtout les sons fermés) mais qui prendront ensuite tout leur sens placées dans les morceaux. Chaque frappe possède son onomatopée (" bol "), voire plusieurs et l'apprentissage de celles-ci est tout aussi indispensable que l'apprentissage de la frappe elle-même puisque, selon la tradition indienne, tous les morceaux seront d'abord appris à partir de la récitation de ces onomatopées, sur un tempo marqué par les mains. Un coup d'oeil au premier morceau le confirme immédiatement : inutile de l'aborder tant que les frappes ne sont pas parfaitement connues (y compris celles dont les onomatopées nous sont un peu difficiles à distinguer (le tê dental et le té retroflexe). Pandit Shankar Ghosh explique la structure de chaque type de morceau (si vous ne faites pas tout de suite parfaitement le lien entre la structure du Kaida expliquée et ce que vous entendez, rassurez-vous, il explique par la suite que c'est un peu plus complexe), introduit progressivement de nouvelles frappes (curieux choix d'ailleurs dans le découpage des séquences : l'apprentissage des frappes nécessaire à un morceau est placée en fin du précédent plutôt qu'au début de celui-ci) et quelques explications supplémentaires. Les morceaux sont joués très lentement et devraient permettre à un élève moyen mais attentif de toujours pouvoir suivre. Par contre, après cela chaque morceau est interprété à vitesse réelle, sans intermédiaire, et là il faudra parfaitement avoir intégré le morceau et acquis la virtuosité nécessaire pour l'interpréter à ce tempo. Mais cela ne devrait pas poser de problème si, comme le recommande Pandit Shankar Ghosh, vous consacrez trois heures par jour à l'instrument (et même à ce rythme, il devrait vous falloir un certain temps pour apprendre les 14 morceaux proposés avec leurs variations)..
Le petit livret reprenant toutes les frappes (photo + onomatopée) et tous les morceaux (sous forme de suites de ces onomatopées), permettra de vérifier, en cas de doute, ce que l'on aura vu et entendu sur les vidéos et servira par la suite d'aide mémoire. Il serait naturellement dommage de jouer en lisant, ce qui serait contraire à l'esprit de cette musique basée sur l'oralité. Le livret reprend également les explications sur l'instrument, la structure des différents types de morceaux etc.
Comme les autres DVD de cette collection, ces méthodes sont de vraies méthodes qui devraient permettre au musicien motivé d'acquérir des bases sérieuses sur l'instrument mais également au mélomane curieux de mieux comprendre le jeu de ces percussions fascinantes.
Pandit Shankar Ghosh s'exprime en anglais mais le menu langues permet de surajouter un doublage français des explications tout à fait correct.
ARTICLES DE PRESSE EN FRANÇAIS
> TRAD MAGAZINE - Musiques Traditionnelles
Le Tabla avec Pandit Shankar Ghosh
 
Une méthode pédagogique : 1h15 de cours par Pandit Shankar Ghosh, l’un des grands maîtres contemporains de la percussion indienne. Comme on peu le voir sur la vidéo, des centaines de jeunes tablistes suivent aujourd’hui son enseignement dans le monde.
Il a révolutionné toutes les parties du jeu de l’instrument, de l’accompagnement à la composition, notamment pour tabla solo. Il est aussi concertiste de renommée internationale et à joué avec Ustad Ali Akbar Khan, Ravi Shankar, Vilayat Khanetc…
Pandit Shankar ghosh présente les différen,tes frappes (bols) qui vous permettrons de jouer du Tabla.
Vous pourrez étudier des compositions à thème et variations ( Kaïda, rela, Laggi…) et des compositions fixes (Tukra, Gat ,Chakrada…)
 
• Un film documentaire
Ce film présente l’environnement artistique et pédagogique du tabla. Calcutta est la ville des tablistes. Plus de 100 000 y vivent. À l’origine ils étaient rattachés à des Maharadjahs. Les rythmes étaient transmis par tradition orale jusque dans les années 60. Pandit Shankar Ghosh a entrepris la transmission écrite.
Le film nous le montre ensuite dans un lieu où l’on fabrique des tablas, dont il teste la qualité, critiquant l’épaisseur de la peau. On le voit ensuite avec 200 élèves chez lui, indiquant le rythme qu’ils répètent après lui, d’abord oralement, puis en tapant des mains, enchaînant ensuite sur le tabla, le tout très impressionnant. Après un autre lieu de fabrication, une séquence intéressante, nous présente Pandit Shankar Ghosh enseignant les temps aux élèves. Certains viennent dès 4 ans.
Durée du film : 47 minutes.
 
• Un livre
Cet ouvrage d’accompagnement de la méthode rassemble les partitions, les thèmes proposés dans la vidéo et de nombreuses variations supplémentaires. Un historique et un glossaire des principaux termes techniques complètent cette édition.
Textes bilingues français/anglais ( 84 pages).Voilà une méthode que beaucoup de musiciens attendaient. Elle est très claire, très agréablement présentée, et permet d’aller rapidement au cœur même de l’apprentissage du tabla. Pandit Shankar Ghosh y explique chaque phase, chaque évolution, chaque rythme avec la plus grande clarté.Après la méthode d’initiation au Djembé, dans la même collection, une autre réussite " du geste à l’oreille et de l’oreille au geste ! " .
Marie-Paule Bonné
> BATTEUR MAGAZINE Janvier 2002 article d'Alain Bouchaux
 
Improductions, avec le concours de l'association rennaise Tempo Ouest, et donc de l'ami Khalid Kouhen (que la rédaction salue), a peut-être produit l'événement de l'année en matière de vidéo pédagogique.
Nous avons pu regarder ce film réalisé par Philippe Nasse en compagnie de deux batteurs-tablaïstes, Ramon Lopez et Shaymal Maïtra. Tous deux furent d'accord pour dire que jamais ils n'avaient vu un travail d'une telle qualité en la matière.
 
• Les vidéos parlant des tablas sont souvent intéressantes mais de qualité technique médiocre (archives anciennes, amateurisme dans la technique de prise de vue et de son).
Là, nous trouvons d'abord un long et magnifique documentaire sur l'Inde, la fabrication des tablas, les Gharânâ (écoles) de tabla, leur système d'enseignement et des extraits de prestations d'un grand maître de l'instrument, Pandit Shankar Ghosh. Nous avons, en prime, un court passage dans lequel il joue en compagnie de son fils.
 
• Nous avons eu la chance d'entendre l'année dernière ce magnifique duo en concert à Paris. Pandit Shankar Ghosh, qui joua souvent en compagnie d'Ustad Ali Akbar Khan, Ravi Shankar, Vilayat Khan et bien d'autres, est unanimement et mondialement reconnu comme une grande référence pédagogique.
Dans la deuxième cassette, il enseigne quelques rudiments de l'instrument (et même un peu plus). Un enseignement sans fioritures inutiles, sans folklore rajouté, mais respectueux de la musique, des anciens maîtres et imprégné de la tradition.
 
• Le livret bilingue (anglais/français), accompagnant la cassette d'une réalisation soignée, est un modèle de clarté et de concision. On retrouve dans sa réalisation l'empreinte de léquipe de Tempo Ouest et entre autres celle de Prabhu Edouard, tablaïste talentueux.
Une réalisation encore une fois d'un rare professionnalisme à tous les niveaux, illuminée par cette lueur de bonté et de sérénité que l'on trouve dans le regard des véritables maîtres musiciens. Les adeptes du tabla qui travaillent actuellement pour trois semaines à Rennes avec Pandit Shankar Ghosh ont bien de la chance. Bravo Tempo Ouest !
 
Alain Bouchaux
> PORTRAIT DU MAITRE TABLAÏSTE
par Jean-Paul Besset - Le Monde
 
Ils sont jeunes et arrivent par centaines, vêtements bariolés et djembé à l'épaule, jusqu'à ce fond de France, au pied de la barrière des pyrénées. Foix, le vénérable chef-lieu de l'Ariège, organise pour eux le premier festival de rythmes et percussions, Tambours du monde. II faut venir sous son vieux château, pétri d'exploits passés, pour se rendre compte que l'époque change vraiment de siècle. II y eut la génération guitare; voici la génération djembé, l'instrument obligatoire des moins de vingt-cinq ans.
 
Dès le concert d'ouverture, Adama Drame, le maître du tambour africain, a " passé le message " à la foule rassemblée. " La percussion est le langage universel de la musique, un moyen privilégié de communication entre les peuples ", a-t-il lancé. Triomphe assuré.
 
Pendant les quatre jours du festival, les représentants du peuple de la jeunesse (vingt mille personnes environ) lui ont fait un écho d'enfer, chacun s'acharnant plus ou moins maladroitement sur son djembé, son balafon ou ses batucadas. Dans cette atmosphère de fête qui se déhanche et se mélange, les rythmes africains ou afro-cubains dominent. On entend aussi les percussions du Moyen-Orient et les grands tambours du Japon.
 
Au coeur de ce déchaînement de sons et de rythmes, une étoile de lumière froide a surgi : Shankar GHOSH, le maître tambour du sud de l'Inde. Avec lui, la percussion quitte les grandes fresques africaines et leur lyrisme étincelant. Elle se fait broderie, murmure, ruissellement. Le souffle du rythme est plus court mais il court, frissonne, rebondit sans cesse/ dressant un univers d'inflexions et de détours.
A soixante-cinq ans, Shankar Gosh nous vient de Calcutta et s'est très peu produit en France. II ne parle ni ne crie, il chantonne parfois. II est tout au déroulement du rythme que ses doigts sculptent sur ses tablas, ces duos de petits tambours au son inou• sur lequel un corps d'homme ou de femme vient danser. Shankar Ghosh, lui, reste immobile. Seule compte la pluie douce qui naît de ses tablas.
" On m'a fait jouer avec des groupes de rock, je l'ai fait ; On m'a demandé d'accompagner du jazz, je l'ai encore fait", explique le vieux maître indien." Mais je suis un dépositaire de la musique classique indienne. Et partout où je vais, en Europe, au Japon, c'est de cette musique que je laisse les traces ", précise-t-il.
 
Ainsi, un peu partout dans le monde, les écoles de tablas de Shankar Gosh apparaissent. " Un artiste n'est complet que s'il entraîne les autres ", ajoute-t-il. Résultat : les tablas indiennes sont en passe de devenir l'autre pôle de la percussion, rivales des djembés d'Afrique de l'Ouest.
 
Jean-Paul Besset
> INTERVIEW DE PANDIT SHANKAR GHOSH
par Klaus Blasquiz - mars 2002
 
Pandit musicien adulé par quantité de fans et artistes de tous bords, et enseignant de par le monde l'art, et la magie des tablas, Shankar Gosh a bien voulu répondre à une bousculade de questions. Moments choisis d'une conversation à la fois détendue et passionnante.
 
• Qu'est-ce qu'un "pandit" : un maître, un directeur pédagogique ?
En fait, un pandit est une personne qui est, depuis plusieurs années, parvenue à un haut degré d'efficacité. Aussi bien en termes de performances que de savoir. Personne ne désigne un pandit, ce n'est pas un brevet, ce sont les gens qui nous définissent ainsi, je n'ai d'ailleurs pas utilisé le nom de pandit sur ma carte de visite : seulement sur mon adresse email ! Un pandit se doit d'être un maître. S'il est à la fois efficace et savant, il l'est naturellement.
 
• N'est-ce pas également synonyme d'enseignant ?
Ustad Ali Akbar Khan, le célèbre joueur de sarod, à dit un jour qu'un musicien se doit de parvenir à trois buts dans sa vie : apprendre, enseigner et maîtriser son art. Un pandit doit savoir faire tout cela. Même si je ne me considère pas comme le plus grand des virtuoses, je pense avoir appris et enseigné énormément. J'ai appris de gourous, je continue d'apprendre de mes élèves et je suis un des plus grands voyageurs-musiciens qui existe !
Je continue d'apprendre, même de la discussion que nous avons en ce moment...
 
• Dans l'enseignement traditionnel, l'élève doit apprendre à chanter son instrument avant d'y toucher. Est-ce le cas avec vous ?
C'est fondamental. En même temps, je suis un peu plus souple. Mes élèves vont de quatre à quarante ans et si je leur impose de seulement chanter, il risquent de se décourager et de perdre tout intérêt pour la chose. C'est pourquoi, parallèlement, je dois leur donner quelques éléments de pratique à travailler. Mais, il est essentiel qu'un joueur de tablas sache d'abord chanter, car nos membres reçoivent leurs messages du cerveau et si ce type de message n'est pas enregistré dans votre esprit, celui-ci ne pourra pas commander vos doigts, et ça ne marchera pas.
Afin d'être efficace, et de manière à maîtriser la grande complexité des rythmes pour lesquels l'Inde est réputée, il est essentiel de faire ces exercices de chant. Aujourd'hui, je donne énormément de classes de tablas dans le monde entier et je suis confronté aux difficultés que rencontrent les élèves face à cette complexité, à ces mathématiques des rythmes. Je n'enseigne d'ailleurs pas qu'aux joueurs de tablas, mais aussi à tout musicien, notamment aux joueurs de sitar ou de sarod, aussi bien qu'aux danseurs. Dans la musique de l'Inde du Nord, ils ne sont pas spécialement habitués à cela. Le problème est que les gourous eux-mêmes ne savent pas, puisqu'ils n'ont pas reçu cet enseignement de leurs propres gourous.
Dans le sud, c'est totalement différent : on compte sur ses doigts pendant un an et c'est seulement ensuite que l'on touche au violon, que l'on fait entendre sa voix ou que l'on frappe les rythmes sur ses genoux.
 
• Nous vous avons vu à plusieurs occasions jouer en impromptu avec des musiciens indiens d'autres écoles que la votre. Quel est votre secret pour obtenir d'emblée une telle complicité ?
Cela vient du fait que j'ai étudié la musique vocale, ce que devrait faire tout joueur de tablas. Et pas seulement la musique vocale, toute musique instrumentale. J'ai travaillé moi-même l'harmonium et le sarod, de manière non pas à devenir chanteur ou joueur de sarod, mais pour enrichir mon jeu comme tabliste. Quand je joue avec quelqu'un que je ne connais pas, cela devient ainsi une seule musique, celle d'un seul orchestre. Dans ce sens, les percussions deviennent une mélodie. Je peux ainsi ajouter ma mélodie à la sienne, que je connais, même si je ne pourrai pas la jouer sur son instrument. Il s'agit d'improvisation, mais le format et " l'expression rythmique " me donnent des indications sur la direction qu'il va prendre. Nous nous donnons un rendez-vous instantané !
 
• Votre gestuelle est très belle et très signifiante. Lorsque vous terminez une phrase et qu'elle reste un peu en suspens, vous désignez un point virtuel dans l'espace où la chose semble aboutir. Vous semblez dire : je ne le joue pas mais...
Mais c'est là ! Exactement.
Je suis très heureux que vous le sentiez également. C'est une force extraordinaire : la musique est bien là bas ! Même si je n'y vais pas la jouer, j'y suis quand même !
Lorsqu'on est sur scène, on est quelqu'un d'autre, et tout musicien peut ressentir cette chose : c'est la musique qui prime. Certains cependant font une démonstration permanente de leur technique, c'est la preuve de leur manque de connaissances et qu'ils n'ont pas écouté leur gourous. Aujourd'hui je ne fais pratiquement plus de concerts en accompagnement, seulement en solo, et c'est pourquoi le tabla est de plus en plus connu. Je joue parfois pendant trois heures d'une traite, comme je l'ai fait récemment à Paris, Lyon ou Toulouse.
Je joue cet instrument depuis 63 ans et je l'aime toujours autant. Il a tout le potentiel pour être soliste, les gens comprennent tout de suite que c'est de la musique et pas seulement des percussions.
 
• N'est-ce pas précisément un challenge de présenter des concerts solos ?
Au contraire. Je parle beaucoup pendant mes concerts. J'explique ce que je vais jouer, ce que je fais désormais en Inde également, même si certa'ns se demandent pourquoi. Nombreux sont ceux qui viennent me dire que ça leur apporte énormément. Qu'ils n'avaient pas idée que le tabla présentait autant d'aspects. Lorsque l'on parle, c'est plus clair, et donc bien plus plaisant pour les auditeurs. Il faut que l'on sache à quel point cet instrument est fantastique.
Aujourd'hui j'utilise plusieurs tambours, accordés différemment, ce qui donne un côté plus orchestral à l'instrument. Avec la batterie, vous avez pleins de fûts mais seulement deux baguettes, alors qu'avec un seul instrument nous disposons de multiples baguettes : les doigts, la main entière, la paume...
Il faut rassurer les auditeurs sur la question du rythme. Lorsque je joue en 11 temps, je peux faire des variations en 5 et demi ou 2 et 3/4, ce qui est compliqué, mais je dis toujours de ne pas se laisser impressionner par les mathématiques. Même si vous ne comprenez pas le jazz, vous allez quand même au concert. Pourquoi ? Parce que vous aimez ça. Même chose pour la peinture. Et pourquoi aime-t-on cela : parce que c'est amour.
Et l'amour, nous n'avons pas besoin de le comprendre.
 
• Lors de vos concerts, certains comptent assidûment les mesures complexes, n'est-ce pas là un plaisir supplémentaire ?
En effet, Il s'agit du theka, et c'est pourquoi je pense avoir raison quand j'explique les choses.
 
• Précisément, quelle est la chose qui vous semble la plus importante à dire, aussi bien à vos élèves qu'aux spectateurs ?
Le tabla est un instrument unique du point de vue du son. Comment obtient-on ces sons ? C'est la première chose que je leur fais savoir.
Il y a un instrument par main, la basse à la main gauche, avec trois endroits pour jouer sur le tabla, ou dayan, qui donnent ainsi des sons différents. Il est accordé à la tonique, avec une seule note, alors que le bayan qui joue la basse peut jouer plusieurs notes par la variation de la pression de la main sur la peau. Je leur donne donc des indications sur le son, de manière à attirer leur attention, puis je leur parle des compositions, qui se répartissent en deux groupes, celui des variations du thème, et celui des parties fixes, apprises du gourou.
 



suite/
• Pouvez-vous donner quelques éléments sur votre manière de compter ?
La musique occidentale est rythmiquement linéaire, la nôtre est cyclique. Nous tournons toujours en cercle, ce qui s'appelle tala, alors que la vôtre est plus libre : vous pouvez jouer plus ou moins selon votre inspiration.
Nous avons notre maison dans le cercle, qui s'appelle sam, le premier temps d'un tala, vers qui nous devenons revenir. Après vos aventures dans la rue, plus ou moins bonnes, vous revenez toujours à la maison, pour retrouver votre femme, qui vous aime, surtout parce que vous revenez !
Lorsque l'on parle de mesures en 11 et autres, vous avez ça aussi dans votre musique, notamment en Europe de l'Est. Pour eux c'est très instinctif puisque cette tradition est séculaire dans leur musique populaire. C'est le cas pour mes élèves bulgares ou roumains, qui ont déjà une grande richesse de connaissance en matière de rythmes complexes.
 
• Par contre, en France, il semble que nous ayons quelques problèmes avec le rythme...
Comment pour y prenez-vous pour nous mettre à l'aise avec la pulsation ?
Les français savent qu'ils sont raides, mais ils savent aussi qu'en travaillant ils peuvent se débarrasser de cette raideur. Cela se fait principalement par le chant, en montrant comment taper des mains et compter afin de s'habituer aux cycles.
Lorsque l'on parle diimprovisation, il ne s'agit pas de se mettre sur la tête et de jongler. C'est en fait réalisé de manière très pensée, très classique, et c'est toujours basé sur une structure bien établie. C'est sur ce principe que repose la conception du rythme en Inde. Il faut donc apprendre cela en premier, ce qui est relativement simple, puisque c'est la base, et c'est pourquoi les occidentaux n'ont pas de problème au départ. Par contre, il est plus difficile pour eux de jouer dès le début, mais : quand on veut, on peut !
J'ai personnellement joué de la fusion (orient/occident), et je continue d'en composer. Je fais partie des trois ou quatre musiciens indiens qui en ont fait dès les années 60. J'ai souvent joué avec Grateful Dead, dont Mickey et Bill ont été mes élèves, ainsi qu'avec John Handy, le saxophoniste. Je suis ensuite rentré chez moi pour y former mon propre groupe constitué entièrement de percussions ! Il s'agit de tablas accordés de différentes manières, de tasses d'eau, ainsi que batterie, tumbas, pendeiros, etc. Nous avons fait un tabac récemment au Royal Albert Hall ! Nous étions 15 mais nous avons réduit le groupe à 6 musiciens, avec le même effet sonore ! Ça n'a pas été facile car ils étaient tous mes élèves et travaillaient avec moi depuis plus de 10 ans. La solution : j'ai arrêté le groupe pendant 5 ans avant de le reformer !
 
• Comment les accents sont-ils placés, comment le groove est-il senti dans la musique indienne ?
De la même manière qu'avec les autres musiques, même africaine. Nous avons également des temps forts et des temps faibles, ahata et anahata, l'un est battu avec un accent sonore, et l'autre avec un accent silencieux. Mais expliquer tout le reste est un long processus, ma méthode d'apprentissage est très scientifique.
J'ai l'habitude de dire que cela demande une pratique physique d'au moins 3 heures par jour, ainsi qu'une pratique mentale de 16 heures ! Un bon joueur de tablas doit danser avec son corps, mais aussi avec son âme.
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