LEBON
Les activités de la maison Lebon ont commencé vers 1868 (un peu avant sans doute) dans un petit magasin au 64 de la rue Saint-Paul à Binche- Belgique.
C'est alors l'arrière grand père de Josselin Lebon, François Lebon qui s'établit à Binche et qui tenait ce magasin atelier.
Fernand Lebon suit les traces de son père (François Lebon) et se spécialise dans les cercles de tamis, origine du tambour, ainsi que dans les soufflets et les toiles métalliques.
A l'époque du magasin à la rue Saint-Paul, on vendait des peaux, des cercles, des baguettes, des mailloches, des cordes de tirage, des cordes de timbre, des tirants, des baudriers et même des tambours de basque.
Le magasin à l'époque s'appelait 'Au tamiseau' car on y fabriquait des tamis pour la pratique du jeu de balle en vogue à cette époque (vers 1868). Ils fabriquaient aussi des soufflets en cuir de fonderie, ce qui, tout naturellement, allait leur permettre de construire des tambours.
Fernand (le fils de François) décède en 1946 et c'est son fils Fernand lui aussi qui reprend l'entreprise et s'installe dans le début des années 50 (vers 1950-1951), au 36 de l'avenue Wanderpepen. Il favorise la fabrication du tambour de marche et de type napoléonien. Il décéda en 1965.
Son frère Raymond, né à Binche en 1903, perfectionna la partie métallique du tambour et tint le magasin avec son fils Josselin jusqu'en 1975. En plus des tambours, des articles tels que des ramons, des sabots et des paniers de gille étaient également vendus.
La fabrication des fûts par Lebon a quant à elle vraiment commencé en 1969 car leedyauparavant, les fûts étaient achetés à d'autres sociétés à Bruxelles (Mahillon ou Panny (Sonorus)) ou même dans les Flandres (Van Engelen à Lier par exemple) et en Hollande (Papen).
Seule la finition du fût ainsi que l'apposition de la frappe 'F. Lebon Binche' étaient réalisés par Monsieur Lebon.
Le 4 avril 1969, le premier fût entièrement réalisé par Lebon sortait enfin de l'atelier. Les sept premières pièces furent frappées d'une lettre (de A jusque F) et ensuite la numérotation commence à partir du numéro 7.
Depuis ce premier fût du 4 avril 1969 qui porte la lettre A, c'est donc toujours la même qualité de laiton qui a été utilisée jusqu'à aujourd'hui. Cela signifie également que le début des fûts F. Lebon numérotés correspond au moment où Lebon a commencé à faire les fûts lui-même.
La fermeture du magasin à l'avenue Wanderpepen aura lieu quant à elle en 1973 et c'est le 28 janvier 1975 que sortira le premier fût (n°538) non plus à l'avenue Wanderpepen mais dans le petit village de Buvrinnes où Josselin Lebon (né à Haine-Saint-Paul en 1948) a décidé de reprendre le flambeau et de continuer ainsi l'artisanat de ces ancêtres en matière de tambours et caisses mais aussi en matière de violes (orgue de barbarie), autre instrument lié étroitement au folklore du gille et au folklore et traditions binchoises en particulier.
Les tambours Lebon et plus particulièrement les fûts (car c'est le fût qui est finalement le plus important dans le tambour) sont ce que l'on pourrait appeler la référence en matière de tambour de gille.
Au niveau purement technique, précisons que les fûts F. Lebon Binche font 0,6 mm d'épaisseur sauf pour les 18 cm de hauteur qui eux font 0,7 mm d'épaisseur. Le bourrelet en bas et en haut du fût est réalisé avec un fil de fer galvanisé de 0,4 cm de diamètre.
Ce bourrelet assure beaucoup plus de solidité et une meilleure sonorité. Le trou situé sous le pont est de 0,65 cm de diamètre.
La technique utilisée pour refermer le fût après l'avoir cintré est la soudure à l'étain.
Pourquoi à l'étain ?
Car ce genre de soudure permet de garder une homogénéité au niveau de la dureté du laiton partout dans le fût et donc permettre d'avoir la même sonorité partout dans le fût. D'autre part, le laiton n'est ainsi pas cuit une deuxième fois.
Le laiton utilisé est quant à lui un laiton assez épais et dur (donc le tambour sera plus lourd qu'un tambour Sonorus ou Keller)
Une info en passant, dans les années '60, les tambours se vendaient entre 1200 et 1300 francs (Belges ?).
Pour information, la maison F. Lebon Binche n'a jamais fabriqué de peaux en plastique pour tambour de gille. On peut retrouver le logo "tambours Lebon Binche" sur d'anciennes peaux plastiques mais c'était simplement un cachet que la maison Lebon rajoutait sur une peau achetée chez un fabriquant de peaux.